Conseil Communautaire du 12 Juin 2020 : Intervention de Patrick CORONAS

Je voudrai profiter de cette délibération sur les taux pour parler de l’avenir de notre EPCI Grand Poitiers. Voyez cela, chers collègues, comme mon testament politique, mes derniers vœux de réussite, mon au revoir à cette assemblée, ce conseil communautaire étant mon dernier. Voyez cela non comme une leçon (ça, c’est pour mes élèves) mais comme un espoir et peut-être une alerte. Je pourrai ensuite aller cueillir des fraises ou éventuellement faire cours à des élèves en fonction des prochaines décisions ministérielles.

J’ai déjà eu plusieurs fois l’occasion de vous dire mon idée et mon image de ce que devait être notre communauté urbaine. Une communauté, c’est un ensemble de communes qui sont regroupées (de gré ou de force, je vous l’accorde) et qui travaillent et vivent ensemble. C’est dès lors une entité à part entière dont les membres partagent un projet et des objectifs.

Nous avons voté un projet de territoire, nous nous sommes dotés d’un plan climat air énergie territoire, d’un schéma directeur des énergies ou nous dessinons ensemble notre futur réseau de déchetteries pour ne citer que ces quelques exemples

De gré ou de force, comme je l’ai dit, que nous l’ayons voulu ou pas, nous sommes désormais ensemble et cela implique un certain nombre de conséquences.

Être en communauté signifie que nous nous devons une solidarité inconditionnelle : L’intérêt général, celui de l’ensemble doit primer l’intérêt particulier. C’est cette exigence qui a fait que nous avons accepté l’augmentation des taux des taxes pour nos habitants de l’ancien GP13 par exemple. C’était dans l’intérêt de notre plus grand collectif que cela se fasse.

Cela implique également que chacun joue pleinement son rôle d’élu communautaire. Que nous le comprenions ainsi et non comme uniquement un à-côté de notre mandat municipal. Je le dis en ayant bien conscience que notre mandat de conseiller communautaire n’est qu’une conséquence de l’élection municipale; que c’est donc de notre ville que nous tirons tous notre légitimité démocratique (pour l’avenir, il faudra bien un jour que cette anomalie soit corrigée)

Ici nous sommes donc des élus de GPCU et nous devons penser Grand Poitiers, ne pas rester uniquement des représentants de l’intérêt de notre commune, malgré ce que j’ai dit plus haut.  peut-être en faisant des groupes politiques, en permettant plus de collectif, avec des bras droits (et des mains gauches) avec des moyens permettant d’exercer son mandat. Il est vrai que de trop long échanges pictavo-pictaves ont émaillé notre assemblée mais nous ne pourrons pas construire un avenir en commun en restant de simples élus municipaux. Nous ne devons pas nous servir de Grand Poitiers quand le collectif nous arrange et le critiquer quand cela nous sert localement ; comme si les décisions prises ici n’étaient pas nos décisions d’élus dans l’intérêt général. On peut d’ailleurs faire un parallèle avec l’Europe, avec nos hommes politiques qui critiquent à Paris, les décisions qu’ils ont voté, eux-mêmes (ou leur parti) à Bruxelles.

Ainsi lorsque la crise épidémique nous conduit à modifier les services de collecte et traitements des déchets pour assurer la sécurité des habitants, des salariés et la salubrité publique en période de confinement et d’état d’urgence sanitaire, ces choix sont évidemment techniques mais, puisqu’ils engagent l’organisation du territoire, surtout politiques. Donc si d’aucuns veulent les critiquer, il faudra qu’ils prennent l’habitude de ne pas s’en prendre aux services mais d’en parler aux élus en charge, seuls responsables. Les agents, eux, ont fait leur maximum, voir plus.

Ensuite, si solidarité inconditionnelle il doit y avoir, elle passe par la responsabilité. On peut demander à cors et à cris la réouverture de telle ou telle déchèterie car cela serait un scandale qu’elle ne soit pas encore réouverte. Cela serait acceptable si le site n’était pas hors norme depuis bien longtemps avec des murs qui tombent et une absence de récupération des effluents (autant d’éléments qui auraient dû conduire à une fermeture depuis longtemps). La solidarité communautaire ne peut pas consister à faire ce qui n’a pas été fait pendant des années car là en tant que citoyens je ne vois aucun intérêt communautaire qui justifie l’utilisation de mes impôts et taxes.

La prochaine assemblée aura toute liberté de prendre de nouvelles décisions. Mais je sais une chose, elle ne pourra pas se permettre financièrement de maintenir des sites que dans nos anciens EPCI (et chacun a sa part) nous n’avions plus les moyens d’entretenir. Être ensemble nous rend plus fort, nous donne plus de moyens mais pas les moyens de maintenir des sites hors d’âge, hors normes ou de faire croire que ces fermetures sont du fait de Grand Poitiers.

La volonté de construction et de solidarité nous a amené à ne pas faire de listes de ce qui n’allait pas pour bâtir des projets communs. Finalement, de fermer les yeux, pour mieux prendre un nouveau départ. Cependant si certains pensent que Grand Poitiers est responsable d’une situation qu’ils trouvent anormales, il faudra alors tout mettre sur la table.

Pour citer Claude Rich dans les tontons flingueurs :

« Les manières y gagneront ce que l’affection y perdra! »

La clarté y gagnera ce que la solidarité y perdra.

 

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Poitiers Mag de Juin 2020 : Article du groupe Communistes et Républicains

Merci

​​Agents de la voirie, des espaces verts, de la propreté. Atsem, agents de l’état civil, de la cellule COVID. Agents de la régie d’eau, des bibliothèques et des musées. Policiers municipaux, placiers des marchés. Agents du CCAS, des EPHAD, des crèches. Tous les fonctionnaires et agents territoriaux de Poitiers et de Grand Poitiers. 

Merci à tous ceux qui se sont exposés directement pendant le confinement, comme à tous ceux qui ont continué à travailler depuis chez eux.  

Le groupe des élus communistes de la ville de Poitiers souhaitent aujourd’hui leur rendre hommage. Dans l’ombre, ils ont poursuivi dans des conditions difficiles et inédites leurs missions aux services de l’intérêt général et permis la continuité des services publics.  

On ne peut présager au moment où ces lignes sont écrites de la date d’un retour à la normale. Dans cette période d’incertitude, les poitevins ont la chance de pouvoir compter sur leurs fonctionnaires. 

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Conseil Municipal du 08 Juin 2020 : Intervention de Laurent LUCAUD

« Les agents ont su répondre présents et assurer le service dont tous les poitevins avaient particulièrement besoin durant cette période si difficile. Les primes sont toujours là pour compenser des traitements mensuels que l’on sait trop bas. Il existe d’ailleurs une prime dans la fonction publique pour s’assurer que les plus bas salaires ne soient pas en dessous du SMIC.
C’est donc, un jour, le dégel du point d’indice qu’il faudra mettre sur la table pour les agents de la FPT, de l’éducation nationale, de l’hospitalière, de tous ces fonctionnaires qui ont été applaudis chaleureusement pendant 2 mois.
Avec en tête que, aussi mérité qu’elle soit, une augmentation générale du traitement des agents de la fonction publique territoriale, si elle se fait sans accompagnement de l’état en terme de compensation, mettrait les finances des collectivités en péril. »

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Conseil Municipal du 08 Juin 2020 : Intervention de Patrick CORONAS

Intervention CM lundi 8 juin 2020

Je tiens d’abord par commencer mon intervention par une bonne nouvelle. Cette assemblée devrait être débarassée du Corona d’ici à la la fin du mois… Nous pouvons également espéré que si les tendances épidémiques se poursuivent, il en soit de même pour un autre corona.

Mais cela ne sera que le début d’une période de turbulences économiques et sociales importante.

Le choix du confinement qui a été fait a permis d’éteindre une flambée épidémique qui aurai pu emporter des centaines de milliers de personnes et qui était en train de mettre à genoux notre système hospitalier et son personnel. Certains commencent déjà à en discuter les modalités et il faudra certainement le faire mais sans jamais oublier qu’il faudra juger les décisions à l’aune des connaissances du moment et non à celles d’aujourd’hui ou de demain. Il est facile de prendre les bonnes décisisions a posteriori une fois toutes les informations connues mais les décisisons doivent être prises avant et avec beaucoup d’inconnues. L’exemple de l’affaire dite du sang contaminé est pour cela un modèle du genre que j’utilise souvent en cours de biologie. Pour juger si en 1985 les bonnes décisisons ont été prises, il faut en revenir aux connaissances de 1985.

Cependant nous pouvons faire déjà quelques observations. La comparaison avec la grippe de Hong Kong de 1969 est dans ce cadre très intéressante. Un million de morts dans le monde, plus de 30 000 en France sans que cela ne soulève une grande émotion et sans confinement. On pouvait ainsi lire dans un éditorial du Monde du 11 décembre 1969 que « l’épidémie n’est ni grave ni nouvelle » Ce n’est pas du niveau que de dire qu’elle fera moins de morts que les accidents de trotinettes mais cela nous apprend que la mort est beaucoup moins acceptable en 2020 qu’en 1969. C’est à la fois une très bonne nouvelle mais aussi un sujet qui peut devenir problématique à gérer.
si la mort n’est plus acceptable, elle n’en demeure pas moins inéluctable et le risque est grand de vouloir toujours rechercher un responsable à toute mort même naturelle
si nous acceptons des contraintes exceptionnelles pour sauver des vies, comme ici le confinement, il faut alors aussi en assumer les conséquences économiques et sociales

Nos collectivités vont devoir gérer une situation inédite avec une montée du chômage, de la pauvreté et de la précarit ; cela avec des ressources financières et fiscales amoindries. Gérer l’après (c’est à dire aujourd’hui) va nécessiter des trésors d’intelligence et d’imagination mais certainement aucune illusion. En particulier, il ne faudrait pas avoir l’illusion que l’après sera en rupture avec l’avant, comme certains marchands d’espoir (ou marchands tout court) voudraient nous le faire croire.

Pour s’en convaincre, il suffit d’observer le comportement des citoyens. Dans un domaine que je gère comme les déchets qu’avons-nous constater ?
La majorité des habitants ont compris les difficultés du service déchets et a assumé la diminution des fréquences, la fermeture provisoire de déchetteries mais dès la fin du confinement la minorité active s’est faite entendre (chez des habitants comme chez des élus) et leur comportement individualiste a fait son grand retour :
-retour des dépôts sauvages (le retour des canapés dans les rues en est la preuve)
-dépôts des sacs en dehors des heures et des jours
-appels, messages désagréables voire virulents au service
-demande de remboursement de la taxe car la collectivité s’est biensûr remplie les poches avec la baisse des fréquences des collectes

Je remercie d’autant plus la majorité de personnes qui a joué le jeu en cette période.

Mais surtout, de tout cela je constate que peu de personnes analysent politiquement les conséquences de l’épidémie. Chacun prend sa feuille de lecture et conforte son opinion en faisant sa cueillette de cerises pour ne retenir que ce qui va dans son sens en oubliant les autres faits. Tout cela aboutit à un biais bien connu : le biais de confirmation.

Ainsi on a pu lire que :

-« la planète se venge et que nous devons nous repentir » chez les tenants de ce que je n’ose même pas appeler l’écologisme politique.
-« la gestion publique a été catastrophique et il est d’autant plus nécessaire de continuer à privatiser » chez ceux qui se nomment les libéraux
-« la gestion publique a fait ses preuves et il faut socialiser l’économie » chez mes proches politiques
-« l’Europe a été un facteur d’amplification de la catastrophe » ou encore l’inverse « l’Europe a été formidable »,…

Malheureusement, très peu de personnes et de structures ne proposent une analyse réelle de la situation bien sûr au travers de son prisme idéologique (ce qui est respectable) mais en questionnant l’ensemble des données, échecs comme réussites. C’est pourtant pour moi la seule analyse qui nous permettrait d’avancer.

Comment des services publics ont tenu le choc et nous ont permis de nous en sortir (Santé, Electricité, Eau,…) tandis que d’autres ont failli (la Poste,…) ou dysfonctionnent encore (Education,..) ? Avec cette question et en cherchant les réponses, nous pouvons nous donner les moyens et les cadres pour maintenir ce qui a fait ses preuves et améliorer les autres secteurs en comprenant la cause de certains échecs. (les libéaux se poseront moins cette question)

Comment des secteurs du secteur privé ont connu eux aussi échecs et réussites et quelles conclusions là aussi en tirer.
Nous n’avons jamais manqué de nourriture pendant cette période et on n’oublie que cela n’a pourtant rien d’une évidence…

En effet et je finirais sur ce point. En 1969, l’acceptation de la mort, des limites était encore là. En 2020, après 2 mois de confinements et une crise épidémique importante, presque personne ne s’étonne de n’avoir jamais manqué d’électricité (je le rappelle, une des moins éméttrices de CO et une des moins chères), d’avoir toujours eu à disposition des commerces proposant des aliments de qualité en quantité (même si il est toujours de bon ton de critiquer l’agriculture et donc la main qui nous nourrit).
Les investissements qui ont permis à la France de devenir autonome pour son alimentation (à partr des années 70 seulement) et de produire une électricité décarbonée et propre (je me rappelle du plaisir à nettoyer les poussières noires de l’usine thermique au charbon de Chalon sur Saône sur les meubles de jardin et les volets, usine fermée en 1985) nous ont permis de passer cette période mais cela doit nous faire réfléchir sur nos actions d’élus.

On dit souvent qu’une génération construit, une génération développe, une génération profite sans rien faire et dilapide car ce qu’elle possède lui paraît naturel et non pas le résultat de forts investissements, la génération suivante n’a alors plus rien.

Il est pour nous citoyens comme élus de redevenir les constructeurs alors que ce capital construit entre les années 50 et 80 est en train d’être dilapidé sans réflexion à long terme comme en témoigne la fermeture de Fessenheim à laquelle répond l’ouverture en Allemagne de la centrale thermique Datteln 4 et ses 40 millions de tonnes de CO2 pour 1,5 milliard d’euros d’investissement…
A l’échelle de Poitiers et de Grand Poitiers, il nous faudra là aussi devenir des constructeurs sans dilapider les investissements et le capital ancien. Tout cela en travail d’équipe, en travail collectif.
Et j’en profite pour remercier mon groupe ainsi que mon bras droit ou plutot ma main gauche, il se reconnaitra.

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Conseil Municipal du 23 Avril 2020 : Intervention de Patrick Coronas


La période que nous traversons pose de nombreuses question dont n ous n’aurons les réponses que bien plus tard mais qui nécessitent d’y travailler dès maintenant.

Il y a d’abord une question de démocratie.
Celle-ci se pose déjà pour moi. Je n’étais pas candidat et me voilà quand même toujours élu. Un premier tour a eu lieu (et c’est je le pense la principale erreur de gestion de cette crise au niveau national), en recommandant aux personnes fragiles de ne pas y aller et nous n’avons toujours pas la date d’un éventuel second tour, voire d’un nouveau vote complet. Dans 2 mois dans 6 mois, en mars 2021 ? Dans une période nécessitant des actions rapides, essentielles pour les plus fragiles de nos concitoyens, les exécutifs municipaux sont dans une situation complexe et s’appuie sur une situation démocratique discutable et délicate , d’autant plus délicate que l’ordonnance permettant la gestion des collectivités nous a fait sortir du fonctionnement normal.
Cela étant dit , il nous faut gérer et que nous montre le fonctionnement actuel ?

Le fonctionnement actuel
Nos concitoyens à la recherche de réponses, d’actions et de solutions s’adressent clairement :
-à l’Etat nation
-au Conseil départemental pour le social
-à leur commune pour le social et la vie quotidienne
Il faut bien remarquer que l’intercommunalité est aussi en action (Déchets, eau, assainissement,…) mais l’interlocuteur privilégié reste la commune.

Quant à l’Europe, ses réponses rapides et son soutien sans faille pour l’Italie (c’est bien sûr tristement ironique) m’ont conforté dans l’inutilité de la construction d’une maison de l’Europe à Poitiers ou à Grand Poitiers. L’Europe s’est construite comme un marché, n’attendons pas d’elle une solidarité inconditionnelle, celle des habitants d’une nation, celle qui ^permet par exemple d’hospitaliser des malades du Grand Est dans notre Région.

On retrouve donc le triptyque français avec ses forces et ses faiblesses : état, départements, communes. Ceci n’a rien d’étonnant. Les multiples réformes de décentralisation et de fusion n’ayant jamais clairement réparti les compétences ni clairement établi un fonctionnement et des élections démocratiques, les collectivités reconnues par les habitants restent toujours les mêmes alors qu’elles n’en ont plus forcément tous les moyens.

Quel bilan d’étapes sur la gestion de l’épidémie ?

J’espère qu’il sera partagé.
Notre système a montré une réelle résilience grâce aux services publics (en particulier celui de santé et du social) et au monde associatif.
Cela montre que le service public et le réseau associatif sont bien des investissements et des assurances pour le présent et l’avenir et que l’argent qu’on y injecte n’est pas de l’argent perdu loin de là. Mais cela montre aussi que l’argent qu’on y économise peut coûter très cher.

Du côté négatif, cette épidémie a mis à vif notre incapacité productive y compris sur des objets de première nécessité, résultat de décennies de désindustrialisation et la fragilité d’une mondialisation économique qui découpe les chaînes de valeurs et de production. (le blocage de la Chine arrête des chaînes de production dans le monde entier)

Quel avenir ?
Chacun tire les conclusions en fonction de ses idées mais j’espère que l’on ira au-delà et que l’on pourra s’entendre sur le nécessaire même si les modalités pourraient être différentes.

*Les services publics sont incontournables tout comme une gestion publique des stocks de sécurité (qui ne devrait pas être un simple stockage mais un fonctionnement en flux pour éviter de jeter du matériel périmé)
*le monde associatif permet de construire du lien social dans la durée et doit être soutenu
*notre capacité productive industrielle doit être reconstruite

Il faudra cependant sortir du monde d’avant que porte si bien le soit-disant monde de demain au pouvoir.
Ainsi ai-je lu dans le Canard Enchainé, une expression de M. Sacha Houllié :
« Il faut se poser la question de la relocalisation mais promettre que nous allons à nouveau tout produire en France serait un mensonge » Voilà un bel homme de paille (la figure rhétorique, pas le député) : qui a parlé de tout produire ? on parle de notre indépendance en cas de crise pas d’autre chose
« Nous n’avons pas de tissu industriel suffisant » : donc on ne fait rien ?
« Qui va aller bosser pour 1500 euros après 20 ans de carrière » et bien beaucoup de monde le fait déjà et pourrait trouver valorisant d’être dans la production (le salaire médian en 2018 était de 1789 euros et 10% sont à 1213 euros et moins nous dit l’INSEE) et pourquoi d’ailleurs la richesse produite n’irait pas chez les producteurs et pas en dividendes ?

Les choix immédiats à faire devront être cohérents avec le long terme :
*soutenir l’activité économique mise en difficulté par le confinement

C’est toujours le même nouveau ancien monde qui va réclamer leurs loyers aux commerçants, aux artisans et aux industriels alors que le commerce non alimentaire représente 1,3 million d’emplois les 4 plus grosses foncières représentent 1800 emplois mais 2,9 milliards de dividendes l’an dernier. La ville fait un effort pour ses locataires, ces sociétés foncières devront le faire ou nous devrons leur faire faire.

*ne pas abandonner notre autonomie alimentaire comme on a abandonné notre autonomie industrielle

*ne pas continuer à se désindustrialier en commençant par les productions essentielles
-aurait-on dû laisser fermer l’usine Honeywell de Plaintel de production de masques ?
-le groupe FAMAR aurait-il été vendu à un fonds américain KKR et démantelé par sa filiale Plarstone avec la fermeture envisagée de Famar Saint Genis Laval qui produit pourtant 12 médicaments d’intérêt thérapeutique majeur.
-le fabricant SES de Saint Pal de Mons qui produit des sacs plastiques pour le transport de linges contaminés et des sacs de transport de prélèvements biologiques serait-il en redressement judiciaire et vendu à une entreprise ivoirienne
3 exemples de la semaine dans les Echos…

*valoriser le travail: déjà en ne méprisant pas ceux qui travaillent pour 1500 euros et en valorisant les métiers qui sont sur le terrain (déchets, eau, alimentation, vente, transports,…) invisibles jusqu’alors.

*faire des choix énergétiques cohérents qui permettront une sortie rapide des énergies fossiles. La question de la priorité des investissements se posera. Faut-il continuer à soi-disant décarboner l’électricité qui depuis plusieurs semaines est en France à 99% bas carbone pour 25g de CO2 par kWh (contre 74% et 228g, 10 fois plus !!!, en Allemagne).
*imposer rapidement une couverture mobile et internet de tous les territoires et de tous les habitants et professionnels.

Tout cela ne se fera pas sans la culture, un enseignement scientifique et un enseignement à l’esprit critique qui feraient qu’on ne soutiendrait plus une publication ou une déclaration scientifique comme on soutient un club de football quand bien même on est élu de Marseille ou de la Région Sud. On voit ainsi toute l’importance d’un centre de culture scientifique et technique au service de nos habitants comme l’Espace Mendès France.

Après cette longue analyse que conclure ? Qu’à des instances européennes et nationales hésitantes et souvent déficientes, les Francais ont su répondre par le sens du sacrifice des soignants et des personnels administratifs et technique de la santé, des auxiliaires de vie auprès des plus fragiles, par le sens du service public des agents et fonctionnaires, par le courage des employés de commerce, des rippeurs, des conducteurs de transports en commun, et de tant d’autres. Ils ont su répondre avec les solidarités de proximité, celle des collectivités locales, des associations, des voisins.

Notre rôle d’élus sera de ne pas oublier cette crise quand nous pourrons reprendre une activité normale, ne pas oublier ce qui a marché et ceux grâce à qui nous avons pu y arriver.

Ainsi nous voterons les subventions qui permettront aux associations d’agir mais c’est le moment pour les associations comme pour la collectivité de revoir les priorités et les besoins réels pour cette année et pour le futur afin d’engager au mieux l’argent public. Certains ont déjà plus de besoin, d’autres en auront moins, il faut rapidement engager le dialogue.

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Meeting de Poitiers Collectif du 11 Mars 2020 : Discours de Laurent Lucaud

Cher.es ami.es, cher.es camarades,

Qu’il est plaisant de voir la gauche rassemblée aujourd’hui, en ce lieu, pour mener une campagne politique. Je tiens à saluer l’ensemble des candidates, candidats et les soutiens à ce beau projet municipal.

Poitiers Collectif est une liste paritaire, comme les autres, certes, puisque c’est la loi, une liste paritaire donc, mais avec une femme à sa tête, une jeune femme, Léonore Moncond’huy, et c’est beaucoup plus rare.

Une liste où s’impliquent majoritairement des citoyennes et des citoyens qui s’engagent pour la première fois dans la vie de leur cité.
Je m’y sens parfaitement à ma place, tout comme les communistes de Poitiers.

Rappelons que les communistes ont une longue histoire au service des habitants de la ville. Souvenons-nous bien-sûr d’Alphonse Bouloux, sénateur à la Libération. Dans les années 70 & 80, nous avons participé à façonner le Poitiers d’aujourd’hui : la pédopsychiatrie avec Tony Lainé, le tissu associatif sportif avec Michel Amand, le CCAS avec Jacqueline Jallais, la régie d’Eau avec Jean Jacques Pensec ; et ces dernières années : le réseau des maisons de quartiers avec Nathalie Rimbaut-Raitière ou la SEM Energie avec Patrick Coronas.

Forts d’un bilan positif, avec Nathalie et Coralie, nous joignons aujourd’hui notre expérience de terrain aux énergies citoyennes. Notre expérience, certes, mais aussi notre volonté constante de créer, de protéger et de développer des services pour toutes et tous.

La section de Poitiers du PCF a toujours participé de l’union de la gauche à toutes les élections. Pour les élections municipales de 2020, Poitiers Collectif, non seulement, rassemble de nombreuses organisations politiques de gauche autour de son projet, mais lie intrinsèquement l’énergie citoyenne à l’expérience politique. Cette démarche est sans précédent.

Seul Poitiers collectif propose une réelle alternative participative. Notre implication est une question de logique interne, de responsabilité et de crédibilité.

Les compétences municipales, et maintenant intercommunales, doivent répondre aux préoccupations de proximité : les Transports, la petite Enfance, l’Education, la Culture pour tous, l’approvisionnement en Eau, le développement Economique et Social, le traitement des Déchets.

Il s’agit d’enjeux capitaux pour les habitants. C’est aussi une élection qui permet de construire des solidarités au plus près de chacun et donc de structurer notre société en espérant bouleverser les dominations nationales et internationales. Ces enjeux, ces conceptions sont au cœur des idéaux qui nous animent toutes et tous.

Les municipales sont à la fois l’occasion de conserver et de gagner des relais politiques pour poursuivre le combat en faveur des progrès sociaux et environnementaux. Elles offrent un point d’appui pour nos luttes, mais surtout un temps de politisation particulier où chacun, en partant du quotidien, peut trouver l’occasion de s’interroger et comprendre les grands enjeux de demain.

Poitiers et Grand Poitiers sont face à des défis importants : le changement climatique, les enjeux de justice sociale, la perte du statut de capitale régionale sont autant de problématiques à affronter autrement que par le passé. La nouvelle approche de Poitiers Collectif, citoyenne et politique, a tous les atouts pour apporter les solutions dont la ville a besoin.

Dans ce sens, Poitiers Collectif est profondément en accord avec le communisme municipal, dans sa dimension participative, dans sa volonté affirmée de partir des besoins de la population, et non de décisions verticales. Rechercher en toutes circonstances une connexion forte au réel, relier le souhaitable et le possible, connecter l’espoir au quotidien.

Depuis plusieurs élections, les citoyens nous signalent clairement leurs volontés de voir le monde politique et ses pratiques changer. A Poitiers Collectif, nous comprenons donc parfaitement ce besoin de renouvellement, y adhérons et y participons.

Souvent, les appels au «renouvellement » sont prétextes d’attaques personnelles des élus en fonction : le remplacement au mépris du renouvellement. Ce n’est pas de cela dont la politique a besoin.

Nous appelons de nos vœux un changement de gouvernance, d’habitudes et de méthodes. Poitiers Collectif, en faisant le choix de réunir participation citoyenne et partis politiques, incarne cette évolution. Notre liste « renouvelle » les pratiques, bien plus qu’elle ne cherche à « remplacer » des personnes.

Les pieds sur terre et la tête dans les étoiles: c’est le respect des idées et des rêves citoyens, l’expérience des réalités et l’implication publique et politique.

Le projet est ambitieux, novateur et réalisable grâce à la participation de toutes et tous. Sans aucun doute, nous sommes prêts !

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Poitiers Mag de Mars 2020 : Article de Laurent Lucaud

Aux urnes citoyenn·e·s !

Ce début d’année 2020 est marqué par des échéances électorales locales. Elles se déroulent ce mois-ci, en mars.
En tant qu’élu·e·s municipaux, nous souhaitons que l’ensemble des citoyenn·e·s de la ville se mobilise pour faire connaître leurs choix politiques. Ces derniers orienteront l’avenir de notre ville pour les six années à venir. Notre appel se veut citoyen, et non partisan, afin que notre démocratie municipale soit la plus vivante et la plus représentative possible. Si l’abstention marque un désintérêt ou un rejet des modes de gouvernances, elle n’est pas l’expression d’une opinion politique, seulement le témoin d’un droit fondamental et personnel qui n’est pas exercé.

La gestion de notre cité, notre façon de faire société sont l’affaire de tou·te·s. Poitiers, l’ensemble de ses habitant·e·s, méritent une large mobilisation pour que notre commune vive et rayonne.
Le dimanche 15 mars 2020 : Votons pour la démocratie locale !

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Poitiers Mag de Février 2020 : Article de Patrick CORONAS

Les élus au service des habitants et de leur ville

Contrairement à ce que l’on peut parfois lire, un élu n’est pas un père Noël. C’est un citoyen engagé qui propose à des citoyens éclairés des choix politiques qu’ils approuvent ou non par leur vote et qui doit ensuite les assumer.
Ces choix politiques ne sauraient être une liste de promesses qu’on ne peut pas tenir.

C’est ce sens des responsabilités que j’ai toujours essayé de porter et qui a dicté ma conduite dans les différentes fonctions que j’ai eu à assumer au cours de ces 14 ans au service de Poitiers et de ses habitants.
De grands chantiers attentent notre ville, en particulier continuer à construire notre communauté urbaine pour répondre aux enjeux à venir sur l’énergie, les transports, le logement et maintenir un niveau de service public aux habitants à la hauteur des besoins sociaux.

Je ne peux que souhaiter que la campagne qui a déjà commencé et qui est censée être un affrontement d’idées et de projets soit dans cet état d’esprit de responsabilités

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Conseil Municipal du 20 Janvier 2020 : intervention de Patrick CORONAS

Au bout de 15 ans de mandat et 30 ans d’engagement politique, j’aimerai profiter de ce dernier conseil municipal de ce mandat pour faire un petit bilan (et j’ai toujours rêvé de faire mon éloge funèbre!!)

Le point essentiel est que l’on ne fait rien de bien sans persévérance ni fidélité et surtout sans les autres.
C’est pourquoi je tiens d’abord à remercier l’ensemble des agents des différents services de la collectivité qui m’ont accompagné et ont mis en oeuvre au service des Poitevins les politiques que nous avons décidées et votées. Sans leur compétence et leur travail, rien ne serait possible.

Je tiens également à remercier les autres élus de la majorité comme de l’opposition qui m’ont permis de progresser en tant qu’élu pendant ces 15 années que cela soit par la qualité des échanges et la confiance mutuelle ou à l’inverse par le refus de travailler avec moi (comme avec d’autres) ou par un dogmatisme obtus ce qui m’a appris à mieux réserver ma confiance et mon respect, moi qui au début de ma vie politique avais la crédulité de penser que tout un chacun respecter l’autre pour son travail sans jugement de principe. Enfin, c’est comme cela que l’on grandit et que la sagesse vous vient avec les cheveux et la barbe blanche et qu’à la lecture de Marx on ajoute celle des règles de Saint Benoit pour plus de sérénité.

Règle de fidélité par exemple car l’époque ne semble vraiment plus être à la fidélité. En 6 ans de mandat, en atteste l’article de presse de ce lundi, le bilan des départs et des regroupements d’élus est vraiment parlante. Edgar Faure avait bien dit que « ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent », il est sûr que dans la politique française comme poitevine, le vent n’a jamais autant soufflé que ces dernières années (il est bien dommage de ne pouvoir en faire une source d’énergie cela serait presque gratuit et inépuisable).
Et quelle souffrance ont aussi dû subir certains de rester 10 ans dans une majorité qui aurait laissé se fragiliser les quartiers,…Quelle souffrance…

Il est clair que la nouvelle politique n’a de nouveau que le nom et si le renouveau passe par le non respect des accords, la trahison, le mensonge et l’excès, je suis bien dans l’ancien monde.

De grands enjeux sont face à nous pour Poitiers et Grand Poitiers. Mais il faudra les assumer et y répondre avec les faits et la réalité.
Si il est admis que l’enjeu climatique est essentiel, c’est la sortie des énergies carbonées qui compte et qui devra guider nos actions politique.
Par exemple, sur nos marchés d’électricité, et j’avoue mon erreur sur ce point, ce sont les fournisseurs d’énergie décarbonée que nous devrions choisir et pas forcément les offres dites vertes. En effet, le solaire est entre 41 et 48 g équivalent CO2, l’hydroélectricité est à 24, l’éolien entre 11 et 12, le nucléaire à 12 (ce sont les chiffres du GIEC) et c’est bien à partir des faits et de la réalité que nous devons choisir, pas de nos envies.
De même, la relocalisation industrielle s’impose pour diminuer notre émission de CO2 liée aux importations et assumer sur notre territoire la pollution générée par nos activités et nos consommations. Et cela permettre aussi de relocaliser des emplois ce qui est plus qu’essentiel là aussi.
Sur les déplacements, la politique se fera sur Grand Poitiers et sur l’aire urbaine de Poitiers et devra permettre des déplacements bas carbone et à prix raisonnable aux habitants éloignés de leur lieu de travail et des services (CHU, Université, culture,…).
Sur l’habitat, le service public de l’habitat devra continuer à informer, accompagner et protéger les habitants pour leur permettre d’avoir un bâti le plus bas carbone possible. Service public de l’habitat à développer sur la base de notre Plateforme Acte.

Service public car on ne s’en sortira pas sans service public car la soi-disant nouvelle politique ne fait que poursuivre celle que l’on subit depuis les années 80, celle de la déconstruction de nos services publics et de la destruction et de la privatisation de nos champions industriels.

Ainsi le projet HERCULE dont si peu de personnes se saisissent vise au démantèlement d’EDF et nous conduira à des prix plus élevés pour plus de carbone au profit des énergéticiens privés.

Le démantèlement de notre pacte social lui aussi se poursuit depuis 40 ans. Cela nous conduit vers une société de violence, violence des relations sociales et violence des relations humaines. En témoigne ce qui se passe pour cette « réforme » des retraites agrémentée du côté gouvernemental par des non-dits, de faux semblants et de mensonges comme les fameux 1000 euros minimum de retraite pour tous… car il faut faire attention à la petite ligne d’explication en dessous, 1000 euros si vous avez toute votre vie cotisé au niveau du SMIC…

Le démantèlement de l’Education Nationale est lui bien entamé. En témoigne la chute importante et continue du nombre de candidats au concours d’enseignants (pas moins de plus de 10% cette année) qui montre que ce beau métier n’attire plus grand monde. Et ce n’est pas la réforme du baccalauréat mal préparée et mal anticipée tout cela au détriment des élèves qui va améliorer cet état des lieux.

Enfin le démantèlement de l’Université et de la recherche est lui aussi en marche avec la disparition des postes de titulaires qui vont être remplacés par des contrats de 3 ans (Voilà de quoi motiver des personnes qui après 8 ans d’étude et quelques années de contrat précaire se verront proposer … des contrats précaires). Il ne faudra pas être surpris du résultat.

Il y a donc beaucoup à faire encore et encore pour faire société. Rien n’est jamais fini ni acquis.

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Poitiers Mag de Janvier 2020 : Article de Coralie Breuillé-Jean

2020, année de luttes

Les élus communistes ont toujours participé à la mise en place d’une politique sociale à Poitiers. Mais les politique sociales locales ne pourront pas tenir longtemps face à une politique nationale libérale qui attaque notre système de protection sociale, arraché de hautes luttes par des grèves suivies et des partis politiques du côté des travailleurs

Aide au logement, assurance chômage, retraites : la précarité de la population n’est jamais assez grande pour satisfaire les sbires du capitalisme. La destruction de la planète ne les freinera pas plus que celles des Hommes : seul le profit compte, profit dont ils sont les seuls à bénéficier.

Au nom des élus communistes, je vous souhaite donc que 2020 soit une année de luttes victorieuses. De luttes pour vos droits et pour une répartition juste des richesses. De luttes pour la préservation de notre seule, unique et commune planète. De lutte contre l’extrême droite qui monte les pauvres les uns contre les autres.

« Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l’avenir. » – Jean Jaurès

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