Le social va craquer.
La société demande aux travailleuses et aux travailleurs sociaux d’être le sparadrap sur les plaies ouvertes qu’elle-même crée.
Éteindre le feu de la précarité et de la pauvreté dans les quartiers, donner un semblant de justice sociale aux exclus, insérer ceux qui ne sont pas trop abîmés par la vie, protéger les fous et les indigents.
Elles et ils font rarement grève. Il y aurait pourtant de quoi. Mais qui dans ce cas empêcherait la plaie de s’ouvrir complètement ?
Alors elles et ils continuent. Sous payés, en horaires décalés, en heure sup’ non récupérées. Dans des institutions malmenées par les politiques d’austérité, obligés à la mise en oeuvre d’un contrôle social contraire à leurs valeurs. Moins de moyens humains,moins d’argent, moins de temps, pour toujours plus de maux multiples et complexes à prendre en charge. Face à une violence de plus en plus présente, institutionnelle, verbale, physique. Parce que dans le monde du social se cristallise ce que la société fait de meilleur, mais aussi de pire.
Alors elles et ils continuent. Jusqu’à quand ?
Coralie Breuillé-Jean